lundi 10 juin 2013

Petite bédé
















Dans l'une de ses Méditations métaphysiques Descartes évoque un polygone à mille côtés pour illustrer la capacité de l'esprit à concevoir certains objets, sans pouvoir se les représenter mentalement. D'où une forme de supériorité de la raison sur l'imagination... Le polygone régulier à mille côtés est appelé chiliogone.


lundi 4 mars 2013

Serpent de mer















































Quelques extraits d'un carnet consacré aux aventures d'un serpent de mer. C'est le début d'une petite bédé improvisée selon un processus spécifique. En fait, je remplis les pages de cases vides et c'est seulement après que je dessine à l'intérieur de ces cases. C'est à dire que j'improvise un "chemin de fer" sans aucune contrainte puisque je ne sais pas encore ce que je vais raconter, et ensuite je "dévoile" le contenu des cases comme si je les explorais moi même. Cette méthode produit une disposition des cases très "libre" avec des interpénétrations et des agencements qui ne fixe aucun sens de lecture déterminé. Je ne vous cache pas que c'est assez jouissif à faire, d'autant que j'ai choisi des formes simples et codifiées qui n'occasionnent aucune difficulté de représentation.

L'histoire a peu d'intérêt en elle même, elle est prétexte à essayer différentes choses. C'est amusant de remarquer que la suppression de la contrainte de le "la lisibilité temporelle" produit un agencement des vignettes qui n'est plus au service de la narration mais qui vaut en lui même. Du coup, chaque case a une valeur d'image propre : on peut l'isoler de la narration puisque celle ci n'est pas figée. D'autre part chaque planche forme une grande image composée pour elle même et pas seulement pour la circulation entre les cases. Et il y a tout de même une narration qui se dégage et donc une valeur des cases et des planches relativement les unes aux autres. 

dimanche 27 janvier 2013

Envahisseurs

Ma contribution au premier numéro du fanzine "inter-dma" Renoir/Estienne sur le vaste thème de "l'invasion".


Knock

Linogravure avec deux passages (encre rouge puis encre noire) réalisée l'année dernière en atelier gravure. D'après la pièce de Jules Romains Knock dans laquelle on voit un médecin sans scrupule escroquer avec brio la population d'un village de montagne... On peut remarquer que mon docteur Knock a des airs de Louis Jouvet, et ça n'a rien d'anodin croyez-moi. Héhé



lundi 7 janvier 2013

Déviation






Sorte d'"autoportrait chinois" réalisé au LEG à Estienne lors de rotations entre ateliers.
Dans l'ordre, si je ne m'abuse : sérigraphie en jaune, typographie au plomb, linogravure rouge puis lithographie en gris à partir d'un fragment de papier peint.




samedi 5 janvier 2013

vendredi 4 janvier 2013

Un conte cubain

Voici 4 illustrations d'un conte cubain qui raconte l'origine de l'hostilité entre le chien et la "jutia", à savoir un genre de rongeur arboricole qu'on ne trouve qu'à Cuba (ça ressemble grosso modo au capybara).

En deux mots : le chien s'est épris d'une chevrette et désire ardemment la rejoindre à une fête réservée aux bêtes encornées ; le bougre est malin : il se colle deux fausses cornes sur la tête et parvient à convaincre les organisateurs de la fête de le laisser rentrer. La jutia, jalouse, a tout vue du haut de son arbre et dévoile l'imposture au grand jour à l'aide de hurlements indignés. Le toutou, honteux et confus, se fait jeter de la fête par les encornés, plus dupes pour un sou de son stratagème.

Depuis lors, on voit les clebs aboyer haineusement sur les castors cubains, qui sont eux bien planqués dans leurs arbres, et tout ça pour une vieille rancune ridicule.





Théâtre des opérations


Voici 3 espaces graphiques soigneusement encadrés, 3 théâtres de curieuses opérations, qui forment un microcosme à la fois réglé et anarchique. De petits organismes naviguent à travers les compartiments d'un vase clos que l'on peut combiner à l'envie. L'étrange ballet auquel se livre cette population est l'occasion d'alignements stricts, d'appariements cadencés, de fusions collectives.
 Ce groupe restreint, cette société bariolée -quoiqu'uniforme- est animée d'un mouvement irrépressible, un mouvement où chaque individu a sa place. Aucun être ne peut déroger à la règle de ce mouvement. Aussitôt, on se questionne sur la véritable nature du spectacle... 








Bestiaire









mardi 16 octobre 2012

Petits Mickeys (3)

Ces trois "boîtes" sont le résultat d'un projet qui me tenait à coeur. J'en avais fait une première version il y a plusieurs années, à partir de laquelle j'ai produit un travail encré en avril dernier. C'est cette nouvelle version, plus propre, que je présente ici rapidement.
Au départ, le projet répondait à un sujet d'arts plastiques sur le vaste thème du mouvement... J'avais conçu un truc assez dense -que dis-je ?- j'avais pondu et développé un paquet de principes visuels avec tout plein d'idées rigolotes tous partout j'en ris encore ha ha c'était marrant. Je serais intarissable à ce propos si quelqu'un de gentil avait l'amabilité de m'écouter amoureusement, mais ce n'est pas le cas semble-t-il. Je vais donc m'engager dans un périlleux exercice de synthèse.

L'idée était de mettre en scène dans un décor industriel plat et très codifié des petits personnages tous identiques et grégaires, et de les inclure dans une sorte de processus mécanisé cyclique. Ce sont donc les "mikays", sorte de lemmings infatigables, qui parcourent une étrange usine et traversent des machines qui les broient, les écrasent, les détruisent avant de les rapiécer et de les renvoyer dans le circuit. Pourquoi des "boîtes" ? En fait, le volume implique dans la lecture du processus une action physique du spectateur : il prend la boîte, observe une face qui correspond à une étape de la chaîne, tourne la boîte pour connaître l'étape suivante, et ainsi de suite... Le lien entre les différents blocs est assuré par une nomenclature sur les portes qu'empruntent les personnages.
Donc, d'une part, c'est un peu plus vivant que si le schéma s'établissait à plat et d'autre part ça plonge le spectateur dans un paradoxe ébouriffant. Il se remue pour lire l'histoire, il produit donc un mouvement physique. Cette lecture lui permet de parcourir l'usine exactement comme un mikay, il effectue ainsi un déplacement imaginaire, un mouvement mental. De ce mouvement mental naît l'illusion général de la narration : celle d'un mouvement dont serait animé les personnages. Or, étant donné que le procédé est cyclique, il n'a ni début ni fin et il ne s'inscrit pas vraiment dans un temps. C'est un mouvement perpétuel qui est la fixité même : rien ne change, rien ne bouge. Waow ça c'est hyper trop chelou comme raisonnement. 

Bon, il est vrai que ce n'est pas ébouriffant, et ce n'est pas tout à fait un raisonnement. C'est plutôt un concept qui unifie plusieurs idées du mouvement et supporte des principes visuelles. Mais bon, j'étais au lycée quand même alors hein heu ouais maintenant ça va bien. 

C'était plutôt chouette et stimulant à faire, j'ai du créer une petite signalisation intérieure à l'usine, concevoir les "machines", établir des correspondances entre les boîtes par des conduits et des portes... Ce qui était nettement moins chouette c'était de dessiner 120 fois le même personnage, faire des grands aplats noirs, coller les putains de feuilles sur les putains de blocs en carton etc.... 

Je me suis quand même bien amusé.